[RENCONTRE] Walid Boudhiaf, une vie en apnée [photo de couverture par Laura Babahekian – De Aquavivo ] Présent sur les plus grandes compétitions internationales d’apnée en profondeur depuis de nombreuses années, Walid Boudhiaf est un champion incontournable du circuit mondial. Habitué aux podiums, le champion franco-tunisien s’est récemment illustré en accomplissant un rêve, celui de décrocher un record du monde en profondeur dans une discipline reine de l’apnée, le poids variable. Avec 150m de profondeur Walid est entré dans la légende de son sport. France Apnée a voulu faire davantage connaissance avec Walid Boudhiaf, un apnéiste humble et talentueux. De ses premières apnées en Tunisie jusqu’à son record; entrons dans l’univers de Walid… Walid, depuis quand fais-tu de l’apnée ? Qu’est-ce qui t’a conduit vers cet univers ? J’ai commencé à pratiquer la chasse sous-marine à l’âge de douze ans sur la côte tunisienne, où je passais mes étés avec mes parents. À cette époque, je n’y connaissais pas grand chose, mais ce qui me plaisait le plus c’était de descendre le plus profond possible sous l’eau (aux alentours de 10 mètres à cette époque) et de retenir mon souffle le plus longtemps possible, bien plus que d’attraper un poisson ! Je me souviens que mon père me ramenait souvent du matériel de chasse sous-marine en guise de jouets et que mes parents ont toujours eu une grande affinité avec la mer, passant des heures à nager au large jusqu’à disparaître à l’horizon, ce qui nourrissait mon imaginaire d’enfant. La Tunisie, là où tout a commencé… Ce n’est que bien plus tard, à l’âge de 25 ans, que j’ai découvert l’apnée compétitive, complètement par hasard, lors d’un de mes voyages en Amérique du Sud. Après avoir terminé mes études d’informatique en Tunisie et en France, j’ai débarqué en Colombie pour y réaliser un stage et là, la mer a commencé à vraiment me manquer ! j’étais à Bogotá, une mégapole située à 2.600 mètres d’altitude, très éloignée de mes rêves d’enfant. Un jour, alors que je faisais des bassins sous l’eau dans la piscine d’un grand complexe aquatique, un joueur de rugby subaquatique m’a invité à participer et après le match (je me suis fait tabasser !), cette personne m’a conseillé de me mettre plutôt à l’apnée, car même si j’étais un peu trop lent pour jouer au ballon sous l’eau, les membres de l’équipe ont tout de suite remarqué mon aisance à retenir ma respiration et c’est là que tout a commencé. J’ai continué à m’entraîner avec eux car il n’y avait aucun club d’apnée à cette époque, jusqu’à ce que j’aie pu voyager à l’île de San Andrés pour y pratiquer l’apnée profonde, l’essence de cette discipline. C’était en 2005 et ma première compétition fut la Coupe des Calanques à Marseille en 2007. Peux-tu nous rappeler les principaux titres de ton palmarès ? Durant ma carrière sportive de près de 15 ans, j’ai surtout participé aux compétitions organisées dans la région Caraïbes (Vertical Blue, Nirvana Oceanquest, Caribbean Cup), où j’ai pu obtenir le record national en immersion libre à -116 mètres, de poids constant à la palme à -113 mètres et en sans palme à -79 mètres. J’ai arrêté la piscine il y a bien longtemps, ma meilleure perf en statique étant de 7 minutes 38 secondes, il y a de cela une douzaine d’année. J’ai réalisé mes meilleures performances durant la compétition que j’organise en Colombie, car j’ai toujours envisagé l’apnée comme un sport d’équipe, entouré d’amis et dans un espace plutôt intime. C’était aussi pour moi la manière de pouvoir m’entrainer sur une logistique professionnelle avec une équipe de sécurité bien rodée. J’ai aussi vécu en Argentine, à Tenerife, à Roatan, aux Bahamas, à Curaçao… à la recherche du spot parfait qui finalement n’existe pas vraiment… Free fall (photo : ALex St Jean) Tu affiches avec fierté les couleurs de ton pays d’origine, la Tunisie. Mais tu as aussi la nationalité Française. Peux-tu nous dire quels liens tu as avec la France ? Effectivement, j’ai la double nationalité, ma mère est française et mon père tunisien, je suis né à Lyon et mes parents sont partis s’installer en Tunisie alors que j’avais tout juste un an, j’y ai grandi jusqu’à l’âge de 23 ans et j’y ai découvert la beauté de la Méditerranée, ainsi que ma passion pour la chasse sous-marine. J’ai ensuite découvert la même beauté de l’autre côté de la Méditerranée, dans le sud de la France, où j’ai aussi passé pas mal de temps sous l’eau, surtout du côté de Marseille. Ma mère vit en ce moment dans un petit village proche d’Annecy, une région magnifique où j’aime passer du temps dès que j’en ai la possibilité. J’ai bien sûr beaucoup d’attaches en France et j’aimerais bien y être plus souvent, y compris pour m’entraîner. L’accueil y est toujours aussi chaleureux et j’entretiens une belle amitié avec les autres apnéistes français, avec qui j’ai souvent partagé durant les entraînements, compétitions et aussi hors de l’eau ! La FTPS (Fédération Tunisienne des Pêches Sportives) est le principal sponsor de Walid Boudhiaf; ainsi le champion n’oublie jamais d’afficher avec fierté les couleurs de la Tunisie. Pendant les mois qui ont précédé ton record du monde on t’a vu t’entraîner chez Stéphane Tourreau. Peux-tu nous raconter cette collaboration ? Quel était l’objectif de ce séjour en Savoie ? Stéphane Tourreau est un ami de longue date, on s’était connus il y a quelques années à Kalamata et comme ma mère habite dans la même région, c’est toujours un grand plaisir de retourner en Savoie, une occasion pour moi de me ressourcer et de retrouver les sensations de la plongée en lac, entouré de ces montagnes majestueuses. Stéphane m’a aussi fait découvrir son spot sur le lac d’Annecy, et on a pu s’entraîner ensemble durant une bonne partie de l’été, ce qui m’a permis de bien me préparer pour la suite, à Nice, Kalamata et Sharm. La plongée en lac offre des sensations très différentes et constitue un entraînement exigeant, j’ai hâte de pouvoir y retourner ! Marcela Velez, Walid Boudhiaf et Stephane Tourreau dans le lac d’Annecy (été 2020) Est-ce que tu t’es déjà entraîné à Nice, haut lieu de la profondeur en France ? Je me suis entrainé à Nice pour la première fois l’année dernière et j’ai complètement adoré ! J’étais un peu inquiet au début par rapport à la température de l’eau, surtout après quinze années passées à plonger dans les eaux chaudes des Caraïbes ! Pourtant seulement équipé de ma combinaison 1,5mm, j’y ai réalisé mes meilleures plongées en terme de sensations, confort et maîtrise. Pour moi, Nice reste l’un des meilleurs spots au monde pour s’entraîner en apnée profonde. En plus, l’ambiance au sein des apnéistes y est formidable et j’aime beaucoup cet esprit de partage et de camaraderie. Walid dans les eaux niçoises sous l’oeil du grand photographe Franck Seguin Venons-en à ce record du monde en poids variable. Comment est-il né ? Peux-tu nous parler de cette discipline de l’apnée, le poids variable, qui n’existe pas en compétition ? L’idée du record en poids variable m’était venue en fait il y plusieurs années et j’avais déjà ce chiffre en tête en 2014 lorsque j’ai fait construire une gueuse pour commencer à m’y entraîner. J’ai dû rapidement freiner mon enthousiasme car la logistique et la sécurité que requière ce genre de plongée profonde n’est pas facile à mettre en place. C’est une discipline qui me semble très intéressante car elle allie technique, stratégie (pour la vitesse de descente et la technique de remontée), aptitudes physiques, un gros travail mental et bien sûr une excellente adaptation à la profondeur. Il faut avoir une technique de compensation impeccable, car à plus de 2m/s, la vitesse ne pardonne pas ! La plongée à la gueuse est aussi une manière de se reconnecter avec les pionniers de la plongée en apnée et rappelle bien sûr le Grand Bleu. J’avoue qu’au début, j’ai un peu sous-estimé la difficulté de cette discipline par rapport à celles en poids constant et il m’a fallu plus de temps que prévu pour m’y adapter et absorber toutes les subtilités de cette modalité. Je dois remercier toute l’équipe de FreedivingWorld Sharm, sous l’égide de Andrea Zuccari et le chef de sécurité Tito Zappala pour la logistique parfaite et la sécurité sans faille. Le record précédent était de -146 mètres. Quelle est la principale difficulté pour ce type de performance ? Pour moi, la difficulté principale a été la narcose. J’y suis assez sensible (de même que sur mes plongées très profondes en FIM) et j’ai dû développer tout un tas de méthodes pour y remédier. Depuis la modification de mon régime alimentaire, en passant par l’équipement utilisé (la gueuse qui tourne sur elle-même accentue cet effet, l’équipe d’Andrea y a remédié – ma nouvelle combi Triton qui m’a gardé au chaud…) et même le café ! en effet, j’en prenais avant ma plongée pour rester « éveillé » ! En fin de compte, le meilleur moyen que j’ai trouvé pour ne pas succomber à cette narcose qui me submergeait complètement, surtout sur la fin de la remontée, consistait à travailler le mental de manière assez différente. D’habitude, lorsqu’on plonge en poids constant ou en immersion libre, on a tendance à appréhender la plongée de manière détachée, afin de s’abandonner à cette sensation de relâchement total qui nous permettra d’économiser l’oxygène. Dernièrement, j’ai découvert que c’était le contraire que je devais faire et plutôt chercher à être à tout moment « présent » et conscient, en évitant de laisser les pensées s’évader dans un sens ou dans l’autre sur l’échelle du temps, chose que notre esprit réalise constamment. la gueuse qui permettra à Walid d’accomplir son rêve ( photo : Alice Cattaneo ) Quelle technique utilises-tu pour compenser en grande profondeur ? La compensation est évidemment l’autre grande difficulté du poids variable, j’ai cependant réussi à résoudre définitivement ce problème il y a quelques années, en 2014, lors de mes entrainements profonds en immersion libre. J’utilise un mélange de BTV et de Frenzel, tout en réalisant un seul gros Mouthfil aux alentours de 20 mètres sur mes plongées très profondes en FIM et CWT (+115m), en cherchant à remplir complètement tous les espaces de la bouche, joues et gorge. Pour le poids variable, j’ai dû modifier quelque peu cette méthodologie, vu que la profondeur est bien plus importante et la position tête en haut m’a permis de garder les tubes d’Eustache ouverts tout le long de la descente, chose que j’ai du mal à réaliser sur les plongées en poids constant, où je dois utiliser BTV, ensuite Frenzel, BTV… de manière séquentielle. Comment s’est passé ta préparation finale (travail spécifique pour le poids variable) ? La préparation spécifique pour le poids variable a été longue (environ 3 mois), car des plongées aussi profondes demandent beaucoup de repos entre les plongées, afin d’éviter tout risque de maladies de décompression. Il me fallait au moins trois jours de repos, voire 4 ou 5, pour laisser le temps à l’azote de se dissiper. Ajoutez à cela les jours annulés pour cause de mauvais temps ou autres… et on se retrouve rapidement avec des périodes d’entraînement beaucoup plus longues que prévu. J’ai aussi passé pas mal de temps à réaliser mes étirements des muscles respiratoires, ainsi que des apnées statiques à sec. Le jour de ton record dans quel état d’esprit étais-tu ? Quand le jour J est arrivé, la nervosité était bien sûr présente, difficile à éviter après les cinq jours d’attente obligatoire qui ont précédé la tentative, car le 17 janvier était le premier jour de la fenêtre officielle annoncée à l’avance à AIDA. L’attente a été difficile et a même laissé place à un sentiment de soulagement ce jour-là. Plus que de l’anxiété, j’ai réussi à ressentir de la joie et de la satisfaction, avant même de réaliser la performance. J’étais tout simplement heureux d’être arrivé là, de pouvoir vivre cette aventure, d’avoir la chance de tenter une aussi belle plongée et d’être entouré d’amis et de personnes aussi chaleureuses. Il y avait une bonne ambiance sur le rivage et je me suis dit que ça ne servait à rien d’être stressé. Après tout, j’avais déjà réalisé la plongées deux fois en entraînement et ce jour-là, il fallait juste prendre du plaisir et profiter de chaque instant. Comment s’est passée ta descente, ta remontée et ta sortie ? Tout s’est déroulé (presque) comme à l’entrainement, même si je savais que tout est différent lorsqu’il s’agit d’une tentative officielle ou d’une compétition. Les conditions météo étaient bonnes, le courant présent lors des semaines précédentes s’était apaisé et le vent soufflait dans la bonne direction. J’ai demandé à Marcela de me donner le compte à rebours car sa voix avait le don de me calmer et lorsque je me suis senti prêt, d’un signe de la tête, j’indiquai à Andrea de libérer la gueuse. La descente s’est très bien passée, à une vitesse d’environ 2,5m/s, et j’ai bien effectué ma dernière recharge de Mouthfil à -35 mètres. Grâce aux techniques mentales mises en place durant les entraînements, j’arrive à dompter la narcose, même si je savais que le plus dur était à venir. Je garde les yeux ouverts et la concentration présente. Je conserve toujours dans un recoin de mon cerveau le geste automatique en cas de pépin : appuyer sur le petit bouton d’urgence avec un doigt de ma main gauche pour stopper la gueuse, ouvrir la bouteille d’air et me laisser emporter vers la surface. Des gestes automatiques que je n’ai jamais eu à réaliser. L’arrivée au fond se fait de manière abrupte et me sort de mon état de détente totale. La remontée commence par des coups de monopalme rapides et courts, afin de minimiser l’accumulation d’acide lactique. J’utilise aussi la corde pour éviter de ressentir toute fatigue. Je garde un œil sur la narcose qui va en augmentant mais qui reste sous contrôle. Le chemin est très long jusqu’à 60 mètres, profondeur à laquelle j’aperçois enfin Tito muni de son scooter qui va m’accompagner jusqu’à la surface. Je me concentre sur ma technique et je ralentis un peu le rythme du palmage. À environ 30 mètres, la narcose est très forte, elle m’accompagnera jusqu’à la surface et là il ne faut surtout pas se tromper : une erreur de protocole et tout tombe à l’eau ! Ma coach Marcela a fait un excellent boulot ! Ensuite c’est l’explosion de joie, une satisfaction énorme, un soulagement et une gratitude immense : envers la Mer, les personnes qui m’entourent, celles qui m’ont accompagné dans cette véritable aventure humaine. explosion de joie après la validation du record du monde (photo : Alice Cattaneo) 150m c’est une superbe marque ! C’était celle de Pelizzari dans les années 1990 mais en No Limit. Serais-tu tenté de faire une perf en No Limit et d’aller toucher, pourquoi pas, les 200m comme l’a fait Musimu ou Nitsch par le passé ? 150 mètres est en effet un chiffre qui m’a longtemps fait rêvé ! Mais je n’envisage pas d’aller plus profond, en tout cas pas en no-limit. Il y a beaucoup trop d’inconnues dans le no-limit et les risques lié à la décompression, la toxicité des gaz et la narcose extrême sont beaucoup plus élevés. Est-ce que ce record du monde a changé quelque chose dans ta vie d’athlète ? Ce record a sans doute changé certaines choses, surtout à niveau médiatique, car j’ai eu tendance à m’entrainer un peu dans mon coin pendant plusieurs années. Je ne m’attendais vraiment pas à l’impact que le record a créé, car je tenais simplement à réaliser ce chiffre comme un but personnel et une quête qui m’a aidé à comprendre beaucoup de choses à niveau physiologique, mental, physique… L’accueil que j’ai reçu en Tunisie en particulier a été incroyable, dès mon arrivé à l’aéroport, par le ministre des sports et le chef du gouvernement, ça fait vraiment plaisir de voir la reconnaissance qu’on a donné à notre belle passion. Sinon, à part ça, je continue à m’entrainer pour me surpasser et explorer le fascinant fonctionnement de la machine humaine, c’est ma principale motivation ! les records, les médias ou la notoriété, c’est vraiment secondaire (mais plus que bienvenu si ça peut m’aider à progresser !). Battre un record du monde dans une discipline profonde c’est un graal qui fait rêver tous les apnéistes « profondistes ». As-tu encore des rêves dans l’apnée sportive ? Comment imagines-tu la suite de ta carrière ? J’aime la poursuite d’un record, car bien au-delà du chiffre ou du but final, c’est le chemin et la quête qui me motivent et que je trouve fascinants. On apprend tellement de choses passionnantes sur le fonctionnement de notre corps et du mental, qu’au final, quelque soit le résultat, il y a toujours quelque chose à améliorer. En plus, l’aventure humaine et les personnes qui nous côtoient font que cette quête soit encore plus passionnante. Donc bien sûr, je rêve de beaucoup de records mais par dessus tout, je suis extrêmement curieux de découvrir jusqu’où les capacités physiologiques de l’être humain peuvent être repoussées. A courts termes , quels sont tes prochains objectifs ? Je n’ai pas encore d’objectif précis en tête, car cela dépend énormément du déroulement des entrainements, mais l’immersion libre me tente beaucoup, tout autant que le poids constant ! Pour l’instant je me prépare pour les prochaines compétitions importantes, telles que le Vertical Blue et les Championnats du Monde, ça dépendra beaucoup de l’évolution de la pandémie… Ce n’est pas la meilleure époque pour un sportif professionnel. En ce moment, je dois prendre mes décisions au jour le jour ! Pour finir, Walid on peut dire que depuis toutes ces années aux quatre coins du monde, tu es un globe trotter de l’apnée. Avec ton expérience d’une quinzaine d’années, quel regard as-tu sur l’évolution de l’apnée sportive ? L’apnée a énormément évolué durant ces quinze dernières années… ce qui est certainement positif. Je trouve juste dommage que notre sport continue à manquer de moyens, que ce soit à niveau de sponsoring pour les sportifs, ou pour les organisateurs de compétitions. La raison principale de ce manque de financement est sa présence encore très limitée dans les médias. Dans les année 80 et 90, tout le monde se souvient des records de Maiorca, Mayol, Pelizzari ou Pipin, car il y avait beaucoup plus de show et de retombées médiatiques. De nos jours, l’apnée s’est énormément popularisée mais curieusement, elle se fait de plus en plus discrète. Je pense qu’il y a un manque de vision et d’initiative qui a empêché que l’apnée ne se développe au même niveau que le surf par exemple… Ça rend notre sport un peu trop élitiste il me semble, car au final il faut avoir les moyens de pouvoir participer aux compétitions, ce qui prive une grande partie d’apnéistes talentueux dans de nombreux pays de pouvoir développer leur capacité réelle. Ce n’est sûrement qu’une question de temps pour que l’apnée acquière cette notoriété et pourquoi pas, réalise le rêve olympique ! 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